Bientôt un digesteur expérimental à la rhumerie Barbancourt

La bagasse de canne à sucre a été identifiée en Haïti comme la principale fraction agricole résiduelle (140 000 tonnes/an). Sa production spécifique en biogaz peut atteindre 500 Nm3/tonne de matière volatile en 50 jours de cuvaison, avec plus de 60% de méthane. Cela représente un potentiel énergétique d’environ 59 000 tonnes de bois de chauffe ou près de 420 000 arbres à épargner chaque année, avec tous les bienfaits que cela comporte pour Haïti.

 

La Maison Barbancourt, fondée en 1862, consomme environ 20 000 tonnes de canne à sucre chaque année pour la fabrication de son rhum agricole à saveur unique. La bagasse générée, après extraction du jus, est majoritairement utilisée comme combustible servant à faire fonctionner les moulins. Une autre fraction de la bagasse va être valorisée dans le cadre d’un projet pilote de coopération entre l’Université Quisqueya (Haïti), l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon (France), l’Indian Institute of Science (IISc) de Bangalore (Inde) et le Rhum Barbancourt S.A (Haïti).

Le procédé « 3 zones plug flow », implémenté par le Centre for Sustainable Technology de l’IISc, a été retenu pour ce projet, en raison de ses bonnes performances, sa robustesse, sa simplicité et sa facilité de mise en œuvre. Ce projet bénéficie de l’appui financier de la rhumerie Barbancourt.

Les travaux de construction ont débuté le 1er décembre 2009. Le démarrage des activités de méthanisation était prévu le 18 janvier 2010…

Nous ne savons pas à ce jour ce qu’il est advenu de la rhumerie Barbancourt. Joaneson Lacour, doctorant de l’UNIQ et de l’INSA de Lyon qui travaillait sur ce projet et a rédigé cet article, est sain et sauf.